1-07 La blague à 250 millions d'euros
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1-07 La blague à 250 millions d'euros
La blague sous format word : https://goo.gl/qpQ1vy
Facebook: https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1357969817648073&id=1283957151716007
la blague à 250 millions d'euros

La passerelle cyclo-piétonne promise en 2006…

La gare-passerelle non cyclable annoncée deux ans plus tard

Depuis sept semaines maintenant, les Cyclistes gonflés à bloc apportent la démonstration que, quand il s'agit de faire des farces aux cyclistes, la Ville de Mons et la Région wallonne ménagent rarement leur peine.
Leur humour, parfois subtil, se niche souvent dans une série de détails qui doivent être mis bout à bout pour faire un gag désopilant, Cette semaine, nous voulons vous montrer qu'en collaboration avec la SNCB, nos petits rigolos sont également capables de voir grand, très grand, très très très très très très très très grand.
Comment ont-ils réussi une blague d'un tel calibre? C'est simple: annoncer pendant des années la construction d'une passerelle cyclable et piétonne à côté de la gare de Mons et, juste avant les travaux, décider de construire à la place une gare-passerelle piétonne, mais pas cyclable. Différence: 250 millions d'euros, soit 10 milliards de francs belges pour ceux qui calculent encore dans la monnaie en vigueur quand ce gag a été conçu. Excusez du peu!
Bonne lecture
Brigitte Damien
Pour les cyclistes gonflés
La métamorphose de la passerelle cyclo-piétonne
Nous sommes au début des années 2000. Dans la foulée d'un plan communal de mobilité (dont la partie cycliste n'a jamais été réalisée), la Ville de Mons annonce à grand renfort de tambours et de trompettes que l'on va lancer un marché public pour installer une "passerelle cyclo-piétonne" entre la gare et les Grands Prés. "Cyclo-piétonne", on n'en croyait pas nos oreilles! On avait raison. A noter que ce marché prévoyait explicitement qu'on ne touchait pas à la gare existante.
Le 20 octobre 2006, l'affaire est dans le sac (dans le sac à malices, malheureusement)! À l'hôtel de ville, le bourgmestre de la Ville de Mons et le ministre-président de la Région wallonne (c'était la même personne) annonce que le marché de cette passerelle est attribué à un architecte mondialement connu, Santiago Calatrava! (photos 3 à 6)
Mons Mag 2006: Mons était drôlement fier de son dragon volant

En plus d'une passerelle de 150 mètres destinée aux piétons, aux cyclistes et aux personnes handicapées, le budget de 35 millions d'euros va même permettre de réaliser un parking "paysager" de 800 places et la couverture des quais. Début des travaux: 2008. Fin des travaux: 2010.
Deux TGV se croisent en gare de Mons! Une autre blague…

Remarquez la silhouette de l'ancienne gare à l'arrière-plan des ascenseurs sur les quais

Les cyclistes regonflent déjà leurs pneus et les journalistes sont lyriques. C'en est fini de la coupure des voies de chemins de fer qui "tranche à vif le tissu urbain et garrotte tout développement. A Mons, on va joliment réparer cette balafre".
Naïvement, les Montois ont pensé que le dragon figuré par la passerelle était celui de la Ducasse, alors qu'il s'agissait seulement du… monstre du Loch Ness.

Tout ça était une bonne blague, évidemment!
Un an plus tard, les mêmes se retrouvent en effet pour annoncer qu'au lieu de réaliser une passerelle cyclable et piétonne, ils vont carrément raser la gare pour la remplacer par une autre gare, qui sera une gare-passerelle…exclusivement piétonne. Pour les besoins du gag, le projet annoncé est évidemment en contradiction flagrante avec le marché. Pour justifier que la passerelle ne soit plus cyclable, il fallait bien s'attaquer à la gare elle-même, ce que l'appel d'offre initial excluait de manière explicite. Étonnant, non? D'autant qu'aucun nouvel appel d'offre n'est lancé pour ce projet complètement différent.
Dans ce cas-ci, on ne peut pas dire: "Elle ne sera pas cyclable pour un sou". Il faut dire: "Elle ne sera pas cyclable pour 250 millions d'euros". En effet, au lieu des 35 millions prévus, la facture totale est passée à 285 millions d'euros en ce début 2018.
Et encore, ce n'est pas fini! Depuis 2006, malgré tous les jurés-crachés par terre, ce prix a augmenté en moyenne de 20 millions d'euros par an
Une image toujours virtuelle de la future gare

Les cyclistes ne pourront pas rouler sur cette passerelle. Ils devront descendre de machine pour pouvoir admirer la merveilleuse architecture spécialement conçue pour les empêcher d'aller aux Grands Prés à vélo.
D'une certaine façon, cette nouvelle gare préfigure la solution dont rêvent en secret de nombreux responsables montois et wallons : si les cyclistes descendaient de vélo et se contentaient de marcher sur les trottoirs en poussant leur machine, tous leurs problèmes seraient résolus. La seule chose qui les retient est l'immense perte pour la cause de la farce dont ils sont les plus éminents serviteurs. On n'a donc pas fini de rire.
Remarquez qu'il n'y a aucun vélo ni aucune piste cyclable sur la place et les rues qui y conduisent. Ils espèrent peut-être que les vélos auront disparu quand la gare sera terminée.


Le plan B comme Bicyclette
Certains penseront peut-être que les cyclistes ne sont que des victimes collatérales d'une farce pharaonique qui ne les visait pas spécialement. Nous n'en sommes pas si sûrs. En effet, il était possible de donner satisfaction aux deux-roues sans contrecarrer le projet faramineux de la gare-passerelle. Pour ce faire, il existait un plan B, qui a d'ailleurs été proposé aux petits farceurs. Sans succès.
En effet, l'ancienne gare comportait deux passages souterrains dont l'un aurait pu être conservé et prolongé à frais réduit (en comparaison au budget total, évidemment). Les cyclistes auraient ainsi pu rejoindre les Grands Prés depuis le parking souterrain de la nouvelle gare, côté ville. Mais avouez que cela aurait été trop simple, trop bon marché et surtout nettement moins drôle.
Pourquoi pas une "rue cyclo-piétonne"? (photos 10 et 11)
Si vous doutez encore des intentions facétieuses de nos petits farceurs à l'égard des cyclistes, proposez leur ce qui suit. Vous verrez bien s'ils sont prêts à faire une petite place aux cyclistes.
Sur le site d'Eurogare qui pilote le projet, le hall de la gare-passerelle est présenté comme une "rue", une "rue piétonne" https://www.eurogare.be/fr/de-l-avant-projet-au-projet.html?IDC=225. Et si on en faisait une rue cyclo-piétonne? Les 14,7 mètres de large de cette "rue" sont largement suffisants pour installer en son centre une double piste cyclable de 3 mètres de large. Chiche!

Pas possible? Vous voulez un exemple? Regardez la belle passerelle que Santiago Calatrava a construite pour les Canadiens à Calgary (Alberta). Elle ne fait pas 15 mètres de large et pourtant, notre ami espagnol est parvenu à y mettre deux beaux trottoirs et une piste cyclable de belle dimension. Évidemment, on n'est pas en Wallonie.
Passerelle de la liberté à Calgary, Canada: une œuvre de Calatrava.

CE N'EST PAS À MONS QU'ON NOUS FERAIT UNE CHOSE PAREILLE (photo 12)
La SNCB peut le faire! Voici la très belle passerelle piétonne et cycliste en bois installée au-dessus des voies de chemins de fer à Denderleeuw. Elle mesure 250 mètres de long (100 mètres de plus que la gare-passerelle) et a coûté la somme ridicule de 1 million d'euros. Un montant absolument indigne d'une ville comme Mons.
Denderleeuw

Tant qu'à faire, nous vous offrons également une vue de la passerelle cyclo-piétonne de la gare d'Aarschot.

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la blague à 250 millions d'euros

La passerelle cyclo-piétonne promise en 2006…

La gare-passerelle non cyclable annoncée deux ans plus tard

Depuis sept semaines maintenant, les Cyclistes gonflés à bloc apportent la démonstration que, quand il s'agit de faire des farces aux cyclistes, la Ville de Mons et la Région wallonne ménagent rarement leur peine.
Leur humour, parfois subtil, se niche souvent dans une série de détails qui doivent être mis bout à bout pour faire un gag désopilant, Cette semaine, nous voulons vous montrer qu'en collaboration avec la SNCB, nos petits rigolos sont également capables de voir grand, très grand, très très très très très très très très grand.
Comment ont-ils réussi une blague d'un tel calibre? C'est simple: annoncer pendant des années la construction d'une passerelle cyclable et piétonne à côté de la gare de Mons et, juste avant les travaux, décider de construire à la place une gare-passerelle piétonne, mais pas cyclable. Différence: 250 millions d'euros, soit 10 milliards de francs belges pour ceux qui calculent encore dans la monnaie en vigueur quand ce gag a été conçu. Excusez du peu!
Bonne lecture
Brigitte Damien
Pour les cyclistes gonflés
La métamorphose de la passerelle cyclo-piétonne
Nous sommes au début des années 2000. Dans la foulée d'un plan communal de mobilité (dont la partie cycliste n'a jamais été réalisée), la Ville de Mons annonce à grand renfort de tambours et de trompettes que l'on va lancer un marché public pour installer une "passerelle cyclo-piétonne" entre la gare et les Grands Prés. "Cyclo-piétonne", on n'en croyait pas nos oreilles! On avait raison. A noter que ce marché prévoyait explicitement qu'on ne touchait pas à la gare existante.
Le 20 octobre 2006, l'affaire est dans le sac (dans le sac à malices, malheureusement)! À l'hôtel de ville, le bourgmestre de la Ville de Mons et le ministre-président de la Région wallonne (c'était la même personne) annonce que le marché de cette passerelle est attribué à un architecte mondialement connu, Santiago Calatrava! (photos 3 à 6)
Mons Mag 2006: Mons était drôlement fier de son dragon volant

En plus d'une passerelle de 150 mètres destinée aux piétons, aux cyclistes et aux personnes handicapées, le budget de 35 millions d'euros va même permettre de réaliser un parking "paysager" de 800 places et la couverture des quais. Début des travaux: 2008. Fin des travaux: 2010.
Deux TGV se croisent en gare de Mons! Une autre blague…

Remarquez la silhouette de l'ancienne gare à l'arrière-plan des ascenseurs sur les quais

Les cyclistes regonflent déjà leurs pneus et les journalistes sont lyriques. C'en est fini de la coupure des voies de chemins de fer qui "tranche à vif le tissu urbain et garrotte tout développement. A Mons, on va joliment réparer cette balafre".
Naïvement, les Montois ont pensé que le dragon figuré par la passerelle était celui de la Ducasse, alors qu'il s'agissait seulement du… monstre du Loch Ness.

Tout ça était une bonne blague, évidemment!
Un an plus tard, les mêmes se retrouvent en effet pour annoncer qu'au lieu de réaliser une passerelle cyclable et piétonne, ils vont carrément raser la gare pour la remplacer par une autre gare, qui sera une gare-passerelle…exclusivement piétonne. Pour les besoins du gag, le projet annoncé est évidemment en contradiction flagrante avec le marché. Pour justifier que la passerelle ne soit plus cyclable, il fallait bien s'attaquer à la gare elle-même, ce que l'appel d'offre initial excluait de manière explicite. Étonnant, non? D'autant qu'aucun nouvel appel d'offre n'est lancé pour ce projet complètement différent.
Dans ce cas-ci, on ne peut pas dire: "Elle ne sera pas cyclable pour un sou". Il faut dire: "Elle ne sera pas cyclable pour 250 millions d'euros". En effet, au lieu des 35 millions prévus, la facture totale est passée à 285 millions d'euros en ce début 2018.
Et encore, ce n'est pas fini! Depuis 2006, malgré tous les jurés-crachés par terre, ce prix a augmenté en moyenne de 20 millions d'euros par an
Une image toujours virtuelle de la future gare

Les cyclistes ne pourront pas rouler sur cette passerelle. Ils devront descendre de machine pour pouvoir admirer la merveilleuse architecture spécialement conçue pour les empêcher d'aller aux Grands Prés à vélo.
D'une certaine façon, cette nouvelle gare préfigure la solution dont rêvent en secret de nombreux responsables montois et wallons : si les cyclistes descendaient de vélo et se contentaient de marcher sur les trottoirs en poussant leur machine, tous leurs problèmes seraient résolus. La seule chose qui les retient est l'immense perte pour la cause de la farce dont ils sont les plus éminents serviteurs. On n'a donc pas fini de rire.
Remarquez qu'il n'y a aucun vélo ni aucune piste cyclable sur la place et les rues qui y conduisent. Ils espèrent peut-être que les vélos auront disparu quand la gare sera terminée.


Le plan B comme Bicyclette
Certains penseront peut-être que les cyclistes ne sont que des victimes collatérales d'une farce pharaonique qui ne les visait pas spécialement. Nous n'en sommes pas si sûrs. En effet, il était possible de donner satisfaction aux deux-roues sans contrecarrer le projet faramineux de la gare-passerelle. Pour ce faire, il existait un plan B, qui a d'ailleurs été proposé aux petits farceurs. Sans succès.
En effet, l'ancienne gare comportait deux passages souterrains dont l'un aurait pu être conservé et prolongé à frais réduit (en comparaison au budget total, évidemment). Les cyclistes auraient ainsi pu rejoindre les Grands Prés depuis le parking souterrain de la nouvelle gare, côté ville. Mais avouez que cela aurait été trop simple, trop bon marché et surtout nettement moins drôle.
Pourquoi pas une "rue cyclo-piétonne"? (photos 10 et 11)
Si vous doutez encore des intentions facétieuses de nos petits farceurs à l'égard des cyclistes, proposez leur ce qui suit. Vous verrez bien s'ils sont prêts à faire une petite place aux cyclistes.
Sur le site d'Eurogare qui pilote le projet, le hall de la gare-passerelle est présenté comme une "rue", une "rue piétonne" https://www.eurogare.be/fr/de-l-avant-projet-au-projet.html?IDC=225. Et si on en faisait une rue cyclo-piétonne? Les 14,7 mètres de large de cette "rue" sont largement suffisants pour installer en son centre une double piste cyclable de 3 mètres de large. Chiche!

Pas possible? Vous voulez un exemple? Regardez la belle passerelle que Santiago Calatrava a construite pour les Canadiens à Calgary (Alberta). Elle ne fait pas 15 mètres de large et pourtant, notre ami espagnol est parvenu à y mettre deux beaux trottoirs et une piste cyclable de belle dimension. Évidemment, on n'est pas en Wallonie.
Passerelle de la liberté à Calgary, Canada: une œuvre de Calatrava.

CE N'EST PAS À MONS QU'ON NOUS FERAIT UNE CHOSE PAREILLE (photo 12)
La SNCB peut le faire! Voici la très belle passerelle piétonne et cycliste en bois installée au-dessus des voies de chemins de fer à Denderleeuw. Elle mesure 250 mètres de long (100 mètres de plus que la gare-passerelle) et a coûté la somme ridicule de 1 million d'euros. Un montant absolument indigne d'une ville comme Mons.
Denderleeuw

Tant qu'à faire, nous vous offrons également une vue de la passerelle cyclo-piétonne de la gare d'Aarschot.

Dernière édition par Admin le Dim 04 Fév 2018, 17:51, édité 1 fois
article La Libre
http://www.lalibre.be/regions/flandre/une-passerelle-qui-ne-passe-pas-5a5b924fcd7083db8b900fac
Article la Dernière Heure
http://www.dhnet.be/regions/mons-centre/mons-cyclistes-gonfles-de-la-gare-passerelle-5a5bca36cd7083db8b9117f2

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